À l’issue de l’analyse du niveau des ressources humaines d’un panel d’environ 12 000 entreprises sur la période 2002-2007, les auteurs de ces travaux ont pu relier directement l’internationalisation des entreprises au degré de qualification de la main-d’œuvre employée. « Toutes choses égales par ailleurs, la part de cadres et d’ingénieurs augmente avec le degré d’insertion sur les marchés mondiaux, précise Alexandre Gazaniol, économiste pour Pramex International et coauteur de l’étude. En effet, l’internationalisation – qu’elle prenne la forme d’importations, d’exportations ou d’implantations à l’étranger – nécessite de développer les fonctions commerciales et de gestion, lesquelles sont relativement plus intensives en travail qualifié. » On découvre ainsi que les entreprises cantonnées à leur marché domestique emploient 6,9 % de cadres et d’ingénieurs, contre 10,6 % pour celles qui exportent et importent, et même 17 % du côté de celles implantées à l’étranger. À contrario, les entreprises du premier groupe comptent 67,2 % d’ouvriers dans leurs effectifs, celles du deuxième groupe 58,9 %, et celles du troisième groupe 47,7 %.
En se penchant plus spécifiquement sur les entreprises exportant ou s’implantant à l’étranger pour la première fois, l’étude démontre avec encore plus de netteté à quel point la qualification des emplois agit directement sur la capacité des entreprises françaises à s’internationaliser.